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DÉBATS - QUI A RAISON? - L'AUTORITÉ...

L'H INITIAL L'HIATUS.
LES DEUX T: -t- ? ou -t'- ?
L'ACCENT CIRCONFLEXE.

Dernière mise à jour: 08/01/10



L'H INITIAL: MUET OU ASPIRÉ ?





1) H aspiré
Des mots venus pour la plupart des langues germaniques : handicap, heaume, hisser, home, hussard, etc, ont un H dit « aspiré », qui ne se prononce plus, mais empêche la liaison et l’élision : les/hussards, des/hors-d’œuvre, le home, etc. ; [pour handicap(é), il y a une forte tendance à faire parfois l’élision, souvent la liaison ; malgré sa fréquence dans l’usage oral, cette liaison reste incorrecte ; on évitera de parler des « z'andicapés »].

Note : le terme traditionnel d’aspiré étant impropre, certains proposent de le remplacer par:"H barrière".

2) H muet
Dans les mots venus du grec ou du latin : harmonie, hélice, histoire, homonyme, hypothèse, habile, hésiter, hiver, homme, humble, etc, l’H initial est « muet », c’est-à-dire qu’il n’empêche ni l’élision : l’hélice, j’hésite, - ni la liaison : leS histoires, ils sonT habiles, etc. C’est donc une consonne purement graphique, simple rappel étymologique.

A l’époque où l’écriture ne distinguait pas les lettres U et V, un H purement graphique devant cette lettre ambigüe a été ajouté dans des mots comme uile, uit, uis, devenus huile, huit, huis, etc., pour qu’ils ne se confondent pas avec vile, vit, vis. Cet h est muet.
Dans huit, huitième, l’H n’est pas étymologique. C'est un artifice graphique pour exclure la liaison et l’élision, qui ne se font pas devant les numéraux (cf "le onze, les/onzièmes").

Des mots d’origine latine ont pu subir l’influence de mots germaniques et recevoir un H « aspiré » : haut, hauteur, hérisson, hors, hurler. - Le masculin héros" bien que d'origine grecque, a un H aspiré (peut-être sous l'influence du germanique héraut), alors que l'héroïne reste fidèle à ses origines.

DIALOGUES
04/03/07On m’a dit qu’il est maintenant admis de faire la liaison dans "les-haricots". Pouvez-vous me le confirmer ?

Admis ? par qui ? NON ! C’est une blague, un bobard, du bavardage sans fondement ! Quelle est l’autorité qui aurait pris cette décision ? D’ailleurs, si on admettait la liaison, il faudrait aussi recommander l’élision : dites-vous: "l’haricot"?

06/03 Bonjour, Je souhaiterais savoir s'il convient de dire de quelqu'un: "il ne faut pas le honnir" ou "il ne faut pas l'honnir"? Bien cordialement
Nous apprenons avec plaisir que vous avez enfin découvert nos INFORMATIONS, page 5, les Deux H.
Donc vous savez maintenant qu'il y a un H muet et un H aspiré... etc. celui des "Z- habitudes" , qui est muet - et celui des "Haricots", qui est aspiré. - Et que les dictionnaires, même le vôtre, vous disent si celui du verbe "honnir" est muet ou aspiré.


L'HIATUS
L’hiatus (en latin : « baillement ») est la rencontre de deux voyelles appartenant à des syllabes différentes. Il peut se produire à l’intérieur du mot. Ainsi dans aérien, les deux voyelles initiales forment un hiatus. Mais ce n’est pas le cas dans le groupe -ien, qui ne forme qu’une syllabe, la voyelle i étant devenue semi-consonne dans la prononciation du français moderne ; on notera qu’en poésie, et jusqu’au 19e s., le suffixe était resté dissyllabique, et que cet adjectif y comptait pour quatre syllabes :

.....Du vide où ne flottait nul souffle aérien (V.Hugo)

On parle surtout de l’hiatus quand il résulte de la rencontre de mots successifs, comme dans les groupes "j’ai été, il a eu" . En poésie, considéré comme peu harmonieux, l’hiatus fut d’abord évité. Ronsard le déconseille, sans s’en abstenir ; Malherbe, puis Boileau le proscrivent ; et jusqu’à la fin du 19e s., cette exclusion est très généralement respectée.
On notera cependant qu’une élision d’un -e à la fin du premier mot rend l’hiatus licite : « irritée et sauvage » - de même une consonne, même muette, suffit pour que la rencontre de voyelles ne soit pas traitée comme hiatus. Sauf pourtant le –t final de la conjonction et. La versification française, trois siècles durant, s’est interdit d’écrire « et il(s), et elle(s), et on, et un(e) » - etc..



LES DEUX T.

Si vous ne connaissez que le classement alphabétique, et non le « classement inverse »… précipitez-vous sur notre page 7 de Janvier 2010.
Elle vaut un détour…

Pour éviter un hiatus, un T, entre deux traits d’union : -t-, s’intercale entre une forme verbale qui finit par une voyelle, et un pronom qui commence par une voyelle : il, elle ou on.
"Y a-t-il… ? Existe-t-il ? Parle-t-elle le français ? Où va-t-on ?"
Mais...: Après une forme verbale terminée par T ou D, pas de -t-: "prend-il? - répond-elle - sait-on?" etc.

Ne pas le confondre... avec un T suivi d’une apostrophe, forme élidée du pronom te: « on t’a compris » (au pluriel : « on vous a compris ») – « je t’attends » (« je vous attends »).
Ce « t’ » ne sert que dans un tutoiement;
Il ne peut donc être suivi de « il, elle, on ».

Ne pas confondre « va-t-il, va-t-elle, va-t-on » avec : « va-t’en » (au pluriel : « allez-vous-en »).

N’écrivez jamais t’il, t’elle, t’on !

GYMNASTIQUE ORTHOGRAHIQUE>
Mettez au singulier (en tutoyant votre interlocuteur) les verbes des phrases suivantes, et écrivez-les :
« Comment allez-vous ce matin ? Avez-vous bien dormi. ? Vos voisins vous ont-ils dérangé ?
« Lisez-vous les journaux ? Achetez-en un et lisez-y la météo. Vous fiez-vous à ses prévisions ? ».
« Nous voudrions vous aider, et nous tâcherons de vous être utiles ». ("Je voudrais t'aider...")


L'ACCENT CIRCONFLEXE
B) LE CIRCONFLEXE DANS LES CONJUGAISONS

L'accent circonflexe est conservé dans les conjugaisons.
1ère et 2ème pers. plur. du passé simple : fûmes – fûtes – eûmes – eûtes – aimâmes – aimâtes - finîmes – finîtes – crûmes – crûtes – etc.
3ème pers.sing. subj.impf.: fût – eût – aimât – finît – crût – etc.

C)LE CIRCONFLEXE DANS LE LEXIQUE

CET ACCENT N'OBÉIT A AUCUNE RÈGLE !
Dans de nombreux mots, il marque la suppression, au 17e ou au 18e siècle, d’un S qui avait cessé de se prononcer (rôle étymologique).

EX.: pâte (paste) - forêt (forest) – île (isle) – côte (coste) – brûler (brusler)

mais il figure aussi dans des mots sans S :

EX.: âme, extrême, suprême, gîte, rôle, sûr.

et il manque dans des mots qui ont perdu un S :

EX.: moutarde (moustarde ; angl. mustard) – coutume (coustume ; angl. custom).

Dans certains mots, il marque la disparition d’un E avant une voyelle :

EX.: mûr (me/ur) – sûr (se/ur) – âge (e/age).

Il sert à distinguer des homonymes

Ex.: (participe) et du (article contr.) – croît (de croître) et croit (de croire) -

Il subsiste dans certaines flexions : sûr, sûre, sûrs, mais dû, dus, due

Il subsiste dans certains dérivés :

EX. : grâce, disgrâce - âne, ânerie – abîme, abîmer - mûr, mûrir – trône, détrôner – gêne, gêneur - prêtre, prêtrise – sûr, sûreté

mais pas dans tous : grâce, gracieux – sûr, assurer – extrême, extrémité

Il faut lire souvent notre page 7 ! Nouvelles, confidences, conseils, souvent renouvelés. Profitez de notre expérience !

NOTE : les rectifications de 1990 (orthographe " rectifiée ") rendent le circonflexe facultatif sur les voyelles I (diner, huitre, boite, paraitre) et U (bruler, gouter, voute, envouter...), sauf dans des cas d’homonymie (croît, sûr, dû…).

La présence ou l’absence du circonflexe dans un mot est une question de lexique et non de grammaire ; seul le dictionnaire peut vous renseigner, s'il mentionne toutes les "orthographes nouvelles".


ARBITRAGE ET AUTORITÉ...
Une anecdote de Mai 2009..
26/05. Un bureau. Ils sont cinq collègues. L’un d’eux achève de rédiger un rapport, puis hésite : « voir », ou « voie » ? la phrase : « …"A défaut d'obtenir celle-ci, le dossier sera soumis au prochain Conseil d'Administration, le Bureau proposant que l'adhérent se voie (ou: se voit) infliger un blâme." Il penche pour voie. Les autres sont catégoriques : « voit, évidemment ! »…
Qui a raison ? Le rédacteur préfère interroger Orthonet, comme autorité en la matière.
« 27/05 Rédacteur du texte, j'avais effectivement réfléchi et opté pour le subjonctif et donc pour "voie", s'agissant d'une éventualité. Je me suis fait censurer à l'unanimité par les quatre autres membres du Bureau qui ont opté pour l'indicatif et donc pour « voit ». - Je cherchais donc une autorité indiscutable afin que la réponse, pour subtile qu'elle soit dans la formulation, me satisfasse pleinement. »
Mais les contradicteurs ne vont-ils pas contester l’« autorité » de ce site ? - Orthonet recourt alors à une autorité incontestable, celle des grands écrivains, analysés par les dictionnaires, dont le T.L.F. (voir notre page 3). La réponse fut : «28/05. Le T.L.F. est catégorique: "Proposer que + subordonnée au subj. Je propose que nous dînions ensemble (BRETON, Nadja, 1928, p.79). Lyttelton propose que vous proclamiez l'état de siège en Djezireh (DE GAULLE, Mém. guerre, 1954, p.560)." - Littré aussi: "Il régit que et le subjonctif. Le seul chanoine Évrard, d'abstinence incapable, Ose encor proposer qu'on apporte la table. [Boileau, Le Lutrin]".- Même avis dans les ROBERT: "Proposer que., suivi du subj. Il proposa que la motion fût mise aux voix immédiatement." -
Victoire du rédacteur : « Un grand merci pour la qualité et l'exhaustivité de votre réponse qui laisse sans voix mes interlocuteurs.